Les mysteres de l’ejaculation feminine : entre mythes et realites

L’éjaculation féminine, également appelée femme fontaine, est un sujet qui suscite aussi bien la fascination que l’incompréhension. Bien qu’elle ait été mentionnée dans des textes anciens et étudiée par divers chercheurs, cette manifestation singulière du plaisir féminin demeure encore méconnue du grand public et parfois même de certaines femmes qui la vivent.

Qu’est-ce que l’éjaculation féminine ?

Tout d’abord, il convient de clarifier la notion d’éjaculation féminine. Contrairement à ce qui est souvent véhiculé par les idées reçues, cette particularité n’a rien à voir avec le simple écoulement d’une importante quantité de lubrifiant ou de cyprine durant l’excitation. L’éjaculation féminine résulte plutôt de la libération, lors de l’orgasme, d’un liquide spécifique produit par des glandes situées autour de l’urètre, appelées glandes de Skene.

Caractéristiques et quantité du liquide émis

Chez certaines femmes, la quantité de ces sécrétions peut varier de quelques gouttes à plusieurs millilitres, voire dépasser une centaine de millilitres. Généralement inodore et transparent, ce fluide possède une consistance semblable à celle du plasma sanguin et contient des substances comme l’urée, la créatinine et l’acide ascorbique.

Des origines historiques et culturelles

L’éjaculation féminine n’est pas un phénomène récent ni propre à certaines cultures. En effet, des documents datant de plusieurs millénaires font mention de femmes émettant un liquide lors de l’orgasme. Ainsi, dans la Grèce antique, le médecin Hippocrate faisait référence à une « humeur » spécifique libérée par ces dames durant leurs moments d’intimité.

Dans certaines civilisations asiatiques, le liquide émis était perçu comme sacré et considéré comme un vecteur de puissance sexuelle et spirituelle pour l’homme qui recevait les épanchements de sa partenaire. Cette croyance était également présente chez les peuples d’Afrique de l’Ouest ou d’Amérique précolombienne. Néanmoins, au fil des siècles, cette manifestation du plaisir féminin a souvent été dépréciée ou même diabolisée par certaines autorités religieuses ou médicales.

Femmes fontaines et mythes autour de l’éjaculation féminine

Bien que scientifiquement avérée, l’existence de femmes fontaines fait l’objet de nombreuses idées reçues et suscite bien des questionnements. Parmi les plus fréquents, on retrouve :

Est-ce que toutes les femmes peuvent être des fontaines ?

La réponse est non. Les chercheurs s’accordent à dire que seulement 10 à 54 % des femmes connaîtraient ce phénomène au moins une fois dans leur vie. Si certaines femmes éjaculent systématiquement lorsqu’elles atteignent l’orgasme, d’autres ne vivront cette expérience qu’épisodiquement ou pas du tout.

Peut-on influencer la possibilité d’être femme fontaine ?

Il existe des méthodes qui pourraient favoriser l’émission de ces secrétions, telle la stimulation des glandes de Skene par une caresse délicate de la paroi antérieure du vagin durant les préliminaires. Mais rien n’est garanti et il est recommandé de ne pas s’acharner à vouloir provoquer cette réaction chez soi ou sa partenaire.

L’éjaculation féminine est-elle synonyme de plaisir intense ?

Dans la représentation populaire, l’éjaculation féminine est souvent assimilée à un orgasme particulièrement puissant. Mais cette idée mérite d’être nuancée. Les études menées sur le sujet demeurent mitigées, avec des témoignages divergents quant au ressenti physique et émotionnel associé à cette manifestation. Pour certaines femmes, être fontaine serait effectivement synonyme d’un plaisir décuplé, mais pour d’autres, il s’agit plutôt d’un élément perturbateur ou source de gêne.

Reconnaître l’éjaculation féminine et différentier écoulement urinaire et sécrétions liées au plaisir

La sensation d’émettre un liquide pendant l’orgasme amène certaines femmes à craindre qu’il s’agisse d’une perte involontaire d’urine, notamment en raison de la similitude des deux fluides. Afin de dissiper les doutes et éviter à ces dames de ressentir honte ou inquiétude, quelques indices peuvent aider à différencier les deux écoulements :

La couleur et l’odeur du liquide

Comme mentionné précédemment, le fluide produit lors de l’éjaculation féminine est généralement clair et inodore, alors que l’urine possède une odeur caractéristique et une coloration jaune plus ou moins prononcée.

Le moment de l’émission

S’il est normal de ressentir parfois une envie impérieuse d’aller aux toilettes suite à un orgasme intense, la perte d’urine chez la femme durant ce moment clé intervient plutôt en amont, lorsque la vessie se contracte sous l’effet de l’excitation sexuelle. En revanche, le liquide émis dans le cas d’une femme fontaine est libéré au moment même de l’orgasme.

Etre femme fontaine : comment vivre avec ?

Bien qu’elle ne soit pas pathologique, l’éjaculation féminine peut engendrer des incompréhensions, voire des conflits au sein du couple. Il importe donc pour les personnes concernées de dialoguer et de s’informer sur le sujet afin de mieux le comprendre et de vivre cette singularité avec sérénité. L’essentiel est de reconnaître sa propre spécificité et d’accepter que chacun(e) vive et exprime son plaisir à sa manière, sans jugement ni comparaison.